L’Union européenne intensifie sa surveillance du détaillant en ligne Shein suite au récent tollé suscité par la vente d’une “poupée sexuelle enfantine” sur sa plateforme. La commissaire européenne à la technologie, Henna Virkkunen, devrait rencontrer les ministres français ce jeudi pour discuter de la question et des prochaines étapes potentielles pour la Commission. Cet incident a amplifié les inquiétudes concernant la modération du contenu, les marchandises illégales et la sécurité plus large des plateformes, en particulier concernant les entreprises ayant des racines en Chine.
Les autorités françaises exigent des mesures
La controverse a commencé lorsque les autorités françaises ont reproché à Shein d’avoir autorisé la vente du produit troublant, les incitant à exhorter la Commission européenne à ouvrir une enquête et à imposer des sanctions. Ils soutiennent que puisque le site Web fonctionne au sein du marché unique de l’UE, le problème transcende les frontières nationales et nécessite une réponse européenne coordonnée. La nature alarmante du produit – présentant des caractéristiques enfantines – a suscité un tollé général et suscité d’importantes inquiétudes quant au potentiel d’exploitation et à l’insuffisance des garanties existantes contre les activités criminelles et les abus potentiels.
« Compte tenu des risques systémiques posés par de tels comportements et des inquiétudes légitimes qu’ils suscitent auprès des citoyens européens, l’Union européenne doit apporter des réponses fermes à toute défaillance ou manquement qui pourrait être identifié à l’issue d’une telle enquête », ont déclaré les autorités françaises.
Inquiétudes croissantes et enquêtes en cours
La Commission européenne a déjà pris note des actions de la France, bien qu’elles soient fondées sur le droit national français. Cet incident s’appuie sur les préoccupations existantes que la Commission a exprimées directement à Shein. Le porte-parole de la Commission, Thomas Régnier, a souligné qu’une plateforme facilitant la vente de “contenus pornographiques ou la vente d’armes” ne répond clairement pas aux normes européennes.
Actuellement, Shein fait déjà l’objet d’une enquête en cours aux côtés des autorités nationales de protection des consommateurs, lancée en mai dernier. Cette enquête a révélé une participation à des pratiques commerciales illégales, compliquant encore davantage la position de l’entreprise sur le marché européen. L’incapacité de démontrer des progrès significatifs pourrait entraîner des amendes substantielles de plusieurs millions d’euros. Par ailleurs, l’UE a demandé des informations sur les marchandises illégales, notamment les armes, circulant sur la plateforme Shein.
La loi sur les services numériques à l’honneur
Cette situation met en évidence l’importance de la loi sur les services numériques (DSA), un nouvel ensemble de réglementations européennes entrées pleinement en vigueur l’année dernière. Le DSA exige que les plateformes en ligne suppriment de manière proactive les contenus et produits illégaux. Cette réglementation confère une plus grande responsabilité aux plateformes pour assurer la conformité et protéger les utilisateurs.
Réponse de Shein et examen plus large de la plateforme
Shein a publiquement nié ces allégations et a répondu en interdisant tous les produits de poupées sexuelles et en supprimant temporairement sa catégorie de produits pour adultes pour examen. La société a également lancé une enquête interne pour comprendre comment les inscriptions ont contourné ses mesures de contrôle.
La controverse s’étend au-delà de Shein. Une lettre signée par 40 membres du Parlement européen représentant un large spectre politique a exhorté la Commission à enquêter sur des situations similaires sur d’autres plateformes comme AliExpress et Temu. Cela témoigne d’une préoccupation plus large concernant la surveillance des sociétés en ligne fondées en Chine et leur conformité aux réglementations européennes.
L’examen minutieux de Shein, parallèlement à l’enquête sur d’autres plateformes, souligne l’engagement de l’UE à faire respecter la loi sur les services numériques et à garantir la sécurité et la légalité des marchés en ligne opérant au sein de l’Union européenne. Les actions de la Commission cette semaine façonneront probablement les futures réglementations et la surveillance de ces plateformes de plus en plus influentes.
